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La Valeur des Choses - 02

 
 L'OEIL SUR L'EVENEMENT

Des perles surgies de l'Histoire

Les joyaux de la Couronne

Dans les tous premiers jours de l'exposition, on a pu voir au Museum un collier composé de grosses perles ayant appartenu à Marie Antoinette. Quelque mois avant la nuit du 10 août 1792 qui entraina l'abolition de la monarchie et l'emprisonnement de la famille royale, la reine avait confié à l'épouse de l'ambassadeur d'Angleterre un sachet contenant des diamants et vingt-et-une perles gouttes baroques, inégalement grises ou beiges.
Un demi siècle plus tard, les perles restées dans la famille Sutherland après la mort de la reine, sont montées en collier, augmentées de douze autres perles fines, d'une cordelette de brillants et d'une ligne de rubis calibrés. Ce collier apparaît aux enchères avec l'estimation de 500/600 000€. Mais le prix du souvenir est inévaluable et les perles de Marie Antoinette, bien que loin d'être parfaites aux yeux des puristes n'en sont historiquement que plus intéressantes.

Vente, Londres, Magnificent jewellery, mercredi 12 décembre, King Street, Christie's, 8, King Street, St Jame's SW1Y 6QT

Ci-dessus: coffret allemend conenant des perles de la Couronne de France. ©Michel Viard/MNHN
A gauche: collier monté avec les perles de la reine Marie-Antoinette.

L'écrin des Youssoupoff

Les pérégrination de la Pérégrina

A
la fin du XVIe siècle, un conquistador revenant du Pérou offrit au roi d'Espagne Philippe II une perle poire d'un éclat magnifique, provenant, pense-t-on, du golfe de Panama et baptisée Pérégrina, un nom qu'elle va largement justifier. La perle reste dans le trésor espagnol, disparaît après les guerres napoléoniennes, peut être emportée dans les bagages de Joseph Bonaparte, éphémère roi d'Espagne.
Elle réapparaît - mais est-ce bien la même ? - en 1826 sous l'appellation de " Pelegrina " dans l'écrin de la princesse Tatiana Youssoupoff. Lors de la révo lution de 1917, le prince et la princesse Félix Youssoupoff, émigrent à Paris avec leurs bijoux, dont la fameuse perle, qui passe la seconde guerre mondiale dans le coffre d'une banque parisienne, Pélégrina est ensuite récupérée par le prince Félix qui la vend finalement en 1953 à un joaillier genevois.
Après divers changements de propriétaires - dont Elisabeth Taylor - Pelegrina figure en 1987 dans une vente de Christie's à Genève, où elle s'adjuge 682 000FS (438 000€) Un record à l'époque.

Régente, la mal nommée


Dans le catalogue de la mémorable vente des joyaux de la Couronne de France, en mai 1887, figurait dans la 6e vaca- tion, sous le n° 42 "une grosse perle, la Régente" proposée avec quatre autres perles de cent grains chacune et autres "broutilles", le tout adjugé 176 000F au joaillier Fabergé. Cette Régente n'a rien à voir avec Philippe d'Orléans, ni avec les trésors de la monarchie.

Ci-dessus :portrait de la princesse Zenaïde Youssoupoff portant la Régente en sautoir.
En haut à gauche : la Pélégrina (pds)
En bas à gauche : la Régente.

Elle a été achetée en 1811 par Napoleon à son joaillier Nitot. Acquise par le prince Youssoupof, pour sa fille Zénaïde, elle sort sans doute de Russie avec le prince Félix en 1917. Elle est passée deux fois en vente chez Christie's , en 1988 pour 777 000€ et en novembre 2005 pour 2 100 000€

 

La Valeur des Choses - 02