CHANTILLY RETROUVE SA SINGERIE
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Après plusieurs mois de travaux, La Grande Singerie du château de Chantilly a retrouvé
ses couleurs et sa vigueur.
Les recherches et travaux préparatoires à cette restauration ont permis de quasiment confirmer l'attribution
à Christophe Huet de ce décor plein de verve, peint vers 1737, tout comme la Petite Singerie dont
la restauration est également programmée. C'est par erreur qu'on avait d'abord attribué à
Watteau ces divertissements animaliers qui expriment toute l'allégresse de la France insouciante du temps
de Louis XV, volontiers tournée vers l'exotisme. Il ne subsiste que quatre "singeries" intactes
en France, (deux à Chantilly, une à Champs sur Marne et l'autre à l'Hôtel de Rohan,
siège des Archives Nationales) où les singes s'approprient les comportements des humains: singes
sculpteurs, alchimistes, chasseurs ou violonistes, qui nous entraînent dans une savoureuse sarabande qu'anime
à nouveau le talent et la patience des restaurateurs .
En raison de la délicatesse du support, et des inévitables déformations des huisseries et
maçonneries du XVIe siècle, la restauration, financée par moitié par le mécénat
du World Monuments Fund. s'est faite in situ, sans dépose des lambris sur lesquels a été exécuté
le décor, à l'huile sur enduit de plâtre. Seules les lattes détériorés
des planchers ont été changées avec des bois vieillis similaires aux originaux. Les restaurations
ultérieures du XIXe siècle ont été éliminées, et la dorure à l'eau
d'origine ravivée et restaurée,avec sobriété. Conformément à l'éthique
moderne en la matière, chaque opération est réversible.
Le Château de Chantilly, est ouvert chaque
jour sauf mardi, 10h-18h. 60500-Chantilly, 03 44 27 31 80? Entrée, Parc château, expos:: 10€
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PORTRAITS DE COUR
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Alexandre Roslin, La Dame à la voilette. huile sur toile.1769.
Le modèle est Marie-Suzanne, épouse du peintre, elle même pastelliste de talent.
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Alexandre Roslin passa sa vie, pour mieux la gagner, à chercher la ressem- blance des plus illustres
têtes, couronnées ou non, de l'Europe des lumières
L'ambition suprême de ce peintre suédois était de faire poser officiellement le roi Louis XV
et la reine. Il ne parvint, avec la complicité de Madame de Pompadour, qu'à fixer les traits du Dauphin
et de deux de ses soeurs
Cette exceptionnelle exposition de 65 portraits voit d'ailleurs le retour à Versailles de Mesdames Adélaïde
et Victoire dans les appartements mêmes où avaient aimablement posé. Ce peintre illusionniste,
" bon brodeur " disait Diderot avec une pointe de méchanceté savait rendre à merveille
la finesse des dentelles et le jeu de la lumière sur les soies et les velours des habits de cour. Le philosophe
critique d'art prétendait même que c'était là son principal talent.
Ses portraits n'en restituent pas moins, avec beaucoup de présence les visages de nombreux aristocrates
ou personnages célèbres de l'époque. Les portraits des souverains suédois figurent
parmi les meilleurs ainsi que ceux du Marquis de Marigny, d'Anne Valayer-Coster, peintre elle même, ou de
la troublante " inconnue au ruban rose". L'Impératrice Catherine de Russie fut au contraire très
mécontente de son portrait par Roslin où elle avait l'air , disait -elle, d'une " bonne suédoise
". Au Salon de 1769 Diderot, toujours lui, reconnaissait comme un très bon portrait le visage émouvant
et sensible de "la dame au voile " la propre épouse du peintre, elle même pastelliste réputée.
Ce qui n'enlève rien au talent du peintre de cour , mort à Paris en 1793 où il vivait depuis
quarante ans Et pourtant si longtemps méconnu en France .
Château de Versailles, dans les appartements de
Mesdames ,filles de Louis XV " Un portraitiste pour l'Europe " , jusqu'au 18 Mai 2008 , tous les jours
sauf le lundi, de 9h à 17h.. Ouvert chaque jour sauf lundi, 9h-17h30. Entrée: 13,50€.
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