Jean-Baptiste Augustin (1759-1832) portrait de la duchesse
de Gramont Caderousse, D.7,8cm. Musée Condé - photo RMN-©R-G Ojeda
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le
GRAND ART
de la
MINIATURE
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C'est sans doute parce qu'elle est le fruit d'un minutieux travail que la miniature a trouvé
son nom, évocateur à coup sûr de bien des chefs d'œuvres sur une surface réduite. 350
pièces sélectionnées sont exposées au château de Chantilly, portraits des personnages
qui ont joué un rôle historique du XVIe au XIXe s, à commencer par les rois qui ont fait la
France.
Le fonds du Musée de Chantilly provient à l'origine de la collection des princes de Condé,
propriétaires du château, enrichie par le duc d'Aumale des héritiers de la Maison d'Orléans.
Il a fallu plus de trois ans pour restaurer entièrement tous ces trésors du Patrimoine, avec le soutient
de l'Institut et des Amis du Musée Condé.
L'art de la miniature débute avec les enlumi nures des manuscrits du Moyen Age, où le pigment rouge
était tiré du minium. Certains y voient l'origine du mot qui désigne trois siècles
plus tard ces petits portraits peints avec tant de délicatesse.
Simple querelle d'étymologie. C'est vers 1520 que la miniature sort des manuscrits pour devenir une image
individuelle - un portrait le plus souvent - sur vélin ou sur émail, et surtout sur ivoire à
partir du XVIIIe siècle. Parmi les meilleurs miniaturistes - le mot n'apparaît qu'en 1748 - on cite
les émailleurs Léonard Limosin et Jean Petitot, et au XVIIIe s Jean-Baptiste Augustin, Jean-Urbain
Guérin Antoine Dignat, la vénitienne Rosalba Carriera, l'Autrichien M Daffinger, le Suédois
Pierre Adolphe Hall et bien sûr le célèbre Jean Baptiste Isabey. Il s'agit dans la plupart
des cas de portraits intimes dont la personne représentée tire sa secrète fierté et
bien souvent sa consolation à la suite d'une absence. Certains de ces mini-portraits se logent dans le chaton
d'une bague, d'autres mesurant jusqu'à 50cm (un portrait du duc de Bordeaux par Elie Dignat) ornent les
murs.
L'invention de la photographie sera fatale à l'art de la miniature, à partir du milieu du XIXe siècle,
même si elle en devient parfois un nouveau support , qui perd en poésie ce qu'elle gagne en réalisme.
JB
Petits portraits, grands personnages . Miniatures des XVIème
au XIXème siècles du Musée Condé. jusqu'au 7janvier 2008 . Château de Chantily,
Ouvert tous les jours sauf mardi. Entrée ; 9€
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IRAN DES MERVEILLES
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Le voyageur d'une caravane aperçoit Zal que le Simorgh
nourrit dans son aire. Peinture du Shah- Name (Livre des rois) de Shah Tahmasp, 1524-1539. Washington, Arthur M.
Sackler Gallery, Smithsonian institution. (c) DR/Arthur Sackley Gallery.
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Largement imprégnée de son passé pré-islamique, la Perse de la dynastie
safavide (1501-1736) a vu l'épanouissement de tous les arts. La grande exposition du Louvre s'attache à
souligner les liens qui unissaient alors la littérature et les arts visuels. Près de deux cents pièces,
plus somptueuses les unes que les autres, et souvent inédites, "chantent la beauté du monde
".
Peintures de manuscrits, bronzes, cuivres, céramiques et tapis traduisent les symboles et images littéraires
dont la plupart trouvent leur source dans le Livre des rois, versifié au Xe siècle par Ferdowsî.
Les fêtes et libations de vins tenaient une grande place à la cour iranienne, comme l'attestent, parmi
beaucoup d'autres objets rares, ce plat décoré de grenades en émaux bleus ou cette carafe
peinte en émaux d'or. La fin du parcours montre le rayonnement de cette culture dans tout l'Orient persanophone.
ChB
Le chant du monde. Jusqu'au 7 janvier. Musée du Louvre.
Hall Napoléon. Ouvert chaque jour sauf mardi, 9h-18h, mercredi et vendredi jusqu'à 22 h. Entrée
9,50€.
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