Valeur des choses.com
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2 528 750 € (fc) (Paris,
22 octobre Sotheby's)
Tapis de la manufacture royale de la Savonnerie, vers 1740, (567x603cm)
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La Manufacture Royale de la Savonnerie, fondée
sous Louis XIII en bord de Seine, au pied de la Colllie de Chaillot, àl'emplacement d'une ancienne savonnerie
où s'élève aujourd'hui le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris.
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consécration pour le lot phare de la vente du 22 octobre à la Galerie Charpentier,
quand le représentant de l'Etat a préempté (1), sur l'enchère de 2.200.000.€
ce magnifique tapis aux armes de France. Sorti des métiers de la Savonnerie sous le règne de Louis
XV, il ira compléter le décor fraîchement restauré des appartements privés du
Roi à Versailles.
À un peu plus de deux millions et demi d'euros frais compris, l'acquisition est aussi une bonne affaire
pour l'état qui a laissé passer deux fois l'occasion chez Christie's: une fois à Londres en
1994 où le tapis s'était adjugé 1.321.500.£ l'équivalent de 2 M€, une autre fois à
New York en 2000, lors de la vente Riahi où il avait été poussé à 4.406.000.USD,
soit cinq millions d'euros. au taux du dollar à l'époque.Ça valait donc la peine d'attendre,
d'autant plus qu'à Paris, l'Etat peut user de son droit de préemption, ce qui n'est pas le cas à
Londres et à New-York.
Juste retour aux sources ? Si les armes de France (d'azur à trois fleurs de lis d'or) au centre de la composition
attestent une commande royale, le tapis n'était pas forcément destiné à Versailles.
Tout magnifique qu'il est, il n'est d'ailleurs
pas unique. On en connaît au moins six, existant ou ayant existé, du même modèle créé
par l'ornemaniste Pierre Josse Perrot, auteur de la plupart des modèles créés à la
Savonnerie entre 1725 et 1750.
L'un se trouve toujours dans la chapelle de Fontainebleau à laquelle il était destiné. Un
autre est à Chambord, un troisième au musée Camondo et un quatrième au musée
de Cleveland. Un autre encore, assez usé, est passé aux enchères à Monaco, en 2000,
dans la collection Lagerfeld, adjugé 6.100.000.F (environ un million d'euros).Le Journal du Garde meuble de la Couronne répertorie en outre sous
le n°318, à la date "dudit jour 28 février 1735" …. pour servir sous la table de la
salle à manger du Roy dans le Salon du château de La Muette… un tapis d'ouvrage de laine de Savonnerie…" dont la description minutieuse et les dimensions correspondent
exactement à celui qui vient d'entrer à Versailles.
Cinq ans plus tard, le 6 février 1740, un tapis identique est livré à la Couronne (n°325)
pour la salle à manger du château de Choisy, que l'on retrouve dans l'inventaire de 1789 "avec des couleurs passées"
Il ne peut donc s'agir de celui de la vente du 22 octobre, qui nous est parvenu au contraire dans une fraîcheur
étonnante : l'éclat des rouges, la vivacité des bleus, l'intensité des jaunes, la vigueur
des contrastes…. montrent qu'il a été le plus souvent préservé de la lumière,
peu ou pas utilisé.
En dehors de son exceptionnel état de conservation et de sa provenance royale, l'intérêt de
ce tapis réside surtout dans la qualité de son décor rocaille où s'entremêlent
rinceaux, feuillages, coquilles et guirlandes. Qui en font "un des plus beaux tissés en France" précise le commentaire de Sotheby's où Brice Foisil, directeur du département
mobilier se réjouit: "que
l'un des plus beaux témoignages de la décoration intérieure au XVIIIe siècle puisse
être prochainement admiré au château de Versailles."
Françoise Deflassieux
1-Avec le soutien du fonds national du patrimoine
du ministère de la Culture et de la Communication
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De la prison du Temple au Château
d'Eu
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108 500 € - Frans Xaver Winterhalter, esquisse pour le portrait de Louis-Philippe,
premier comte de Paris (1838-1894). Il s'agit de l'ainé des petits fils du roi Louis Philippe, arrière
grand père du défunt comte.
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12 500 € Vue du château d'Eu vers 1820 signé P.H. craie noire, aquarelle (19x32cm)
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1 875 € Herbier envoyé à la rene Marie Amélie en exil, composé
de fleurs cueillies dans ses jardins de Villiers et Neuilly
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.La
vente des ultimes souvenirs de la maison de France le 14 octobre chez Christie's a été animée
de plusieurs préemptions. Pas de quoi épuiser les crédits du ministère de la Culture,
mais des objets émouvants, parfois insolites qui iront rejoindre les vitrines du château d'Eu, dépositaire
des souvenirs de la Maison d'Orléans. Comme les lunettes de soleil en verre bleu, du roi Louis Philippe,
accessoire peu fréquent à l'époque, poussées à 6000 € sur estimation de 150/200.€.
Le musée s'est aussi approprié pour 3000.€, (dix fois plus que prévu) un chapelet et un scapulaire
ayant appartenu à la reine Marie-Amélie, et pour 19.700€ un portrait du Roi citoyen, laissant à
un collectionneur américain, pour 108.500.€, le charmant portrait par Winterhalter du premier comte de Paris
à l'âge de 5 ou 6 ans. Cette adjudication conforme à l'estimation représente le prix
le plus élevé de la vente, mais non l'oeuvre la plus disputée.
Ce privilège revient, comme de juste à la reine Marie Antoinette dont la vente présentait
quelques modestes reliques. La Fundacion Museo de la Moda (Chili) a poussé à 97.700.€ une pochette
brodée par la reine à la prison du Temple, dont on attendait 12/15.000.€. Quant aux un morceaux de
dentelle et au fragment de soie puce d'une robe de la souveraine, crédités de 4/5000.€, ils ont été
disputés jusqu'à 55.700.€ au bénéfice d'un collectionneur oriental.
voir
page Au marteau
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