Records et tendances
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Interview
Hervé Poulain :
"Pas de mesures autoritaires sur un marché en pleine mutation !"
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Président-fondateur du Syndicat des Maisons
de Ventes (SYMEV), Hervé Poulain, du groupe Artcurial, répond à nos questions sur les récents
projets de modernisation du marché de l'art français.
H
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Pilote de course réputé pour sa rapidité,
Hervé Poulain est également connu pour ses ventes de voitures de collection et ses livres d'art consacrés
à l'automobile. Ici au départ des 24 heures du Mans 1995.
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J.B. La plupart des commissaires priseurs ont bien accueilli le Plan de renouveau pour le marché de l'art
français, présenté par Christine Albanel, qu'en pensez-vous ?
° °°°°
H.P. - Oui, le marché de l'art est enfin reconnu par un ministre de la culture comme un moteur d'activité
et d'enrichissement. Madame Albanel a raison de mettre en valeur les enjeux qui constituent un facteur de croissance.
Plus de 10.000 entreprises sont concernées qui sont créatrices de 50.000 emplois. Rendez vous compte
par exemple que 80 personnes travaillent au groupe Artcurial et que nous éditons deux millions de catalogues
par an dont les envois coûtent 600.000€. Nous approuvons aussi dans le projet ministériel tout ce
qui peut alléger et moderniser la réglementation actuelle.
J.B. - Pourtant les projets se multiplient qui
prétendent dynamiser le marché de l'art… Quelle est la position du SYMEV que vous représentez
?
°°°°
H.P. - Nous considérons comme inacceptables certains points de la proposition de loi des sénateurs
Marini et Gaillard qui prétendent renforcer le pouvoir du Conseil des Ventes par une nouvelle "Autorité
de régulation". Ce projet veut régenter l'activité judiciaire, donner son agrément
à certains experts, organiser la formation professionnelle, contrôler les enchères sur Internet
etc… Pourquoi vouloir mettre tout en coupes réglementaires ? Nous ne voulons pas de mesures autoritaires
sur un marché en pleine mutation .
J.B. - Que demande alors le SYMEV ?
°°°°
H.P. - Nous voulons que soient accordée une plus grande liberté aux Sociétés de Ventes
françaises, en concurrence directe avec les opérateurs étrangers.
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J.B. - Que dites-vous de la suggestion ministérielle
d'un prêt sans intérêt au profit de collectionneurs qui s'adresseraient à une Banque
"mécène" ?
°°°°
H.P. - Nous approuvons tout ce qui pourrait stimuler les achats de biens artistiques. On a trop tendance en France
à considérer les enchérisseurs comme des spéculateurs; Le système de prêt
sans intérêt fonctionne bien en Angleterre et en Hollande, attendons une mise au point. Nous sommes
dans une période d'intense mutation Le marché de l'art a aussi ses vertus. Plus il sera libéré
de ses entraves, mieux il se développera et plus les collectionneurs seront fiers d'acheter des œuvres d'art
Quant aux artistes, jadis considérés comme maudits, ils ont tout à gagner avec un marché
en expansion.
Interview recueillie par Jean Bedel
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