Modeste manoir sous les premiers capétiens, puis palais fastueux avec François Ier, des
pierres médiévales aux stucs doré du Second Empire, le château de Fontainebleau permet
de traverser sans discontinuité plus de huit siècles d'Histoire de France.
C'est cette longue histoire que la campagne de rénovation qui vient d'être entreprise permettra de
rendre plus lisibles aux visiteurs, aujourd'hui trop peu nombreux (350000 tout de même), qui franchissent
la grille d'honneur.
Plus qu'une rénovation, une véritable Renaissance qui nécessite de gros moyens. Aux 2M d'euros
alloués par l'Etat s'ajoute le mécénat du Crédit Agricole, grâce auquel les appartements
du Pape retrouveront bientôt leur splendeur passée. Il s'agit évidemment de Pie VII, le pape
du sacre, "invité" forcé de Napoléon, de 1812 à 1814, dont la prison dorée
nécessite quelques rafraîchissements.
A ce mécénat bancaire classique, qui permettra ensuite de remettre à neuf le cabinet de travail
de Napoléon III, vient de s'ajouter la générosité des Emirats Arabes Unis qui apportent
10M d'euros dans l'escarcelle du château. Cette manne permettra d'entreprendre plus tôt que prévu
la rénovation du charmant petit théâtre baroque du Second Empire, peu abîmé, certes,
mais qui nécessite une mise aux normes. Le but étant de lui rendre son rôle de salle de spectacle.
Pour relancer les visites estivales, l'exposition " Fontainebleau, son château, sa forêt "
nous fera découvrir l'invention du tourisme, stimulé dès 1849, date d'ouverture de la première
ligne, par ces trains de plaisir qui attiraient les parisiens amateurs de vieilles pierres et de vertes frondaisons.
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Le boudoir turc, ici en cours de restauration,
doit son nom à son décor fin XVIIIe, de femmes enturbannées parmi des colliers de perles.
Destiné à l'origine à Marie-Antoinette, il servit ensuite à l'impératrrice Joséphine.
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LE CHATEAU DU GRAND CONDE
Cette aquarelle de Frans Adam Van der Meulen représentant
le château de Chantilly figurait autrefois dans la collection du marquis de Chennevières. Après
être passé par les mains de différentes propriétaires d'Outre Atlantique, il vient,
grâce au mécénat des établissements Leclerc de la Chapelle en Serval, d'intégrer
les collections du musée Condé. Outre son incontestable valeur artistique, cette oeuvre a pour intérêt
de montrer le château tel qu'il était vers 1665, au temps du Grand Condé, avant les modifications
de Mansart et de Le Nôtre. Et avant, bien sûr, la démolition du 'grand château" sous
la Révolution, et sa reconstruction par le duc d'Aumale.
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Frans Adam Van der Meulen (1632-1690) -
Le château de Chantilly vers 1665, pierre noire et aquarelle, 15,2x29,2cm
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