Interview
Francis Briest est,
avec Hervé Poulain et François Tajan, co-président de la SVV Artcurial qui, avec un chiffre
de 125 millions d'euros, se place en tête des sociétés de ventes françaises pour 2007,
soit une progression de 24% par rapport à l'année 2006. Il répond aux questions de Jean Bedel
Quels sont les meilleurs
résultats de l'année qui vient de s'achever ?
Ce n'est pas vraiment une surprise puisqu'il s'agit d'un phénomène qui se développe depuis
plusieurs années : l'expansion de plus en plus accentuée de tout le secteur de l 'art moderne, et
plus particulièrement des oeuvres du XXe siècle où se porte le goût des collectionneurs.
Avec la photographie et la bande dessinée, l'ensemble des arts contemporains représente près
de 60% de notre chiffre d'affaires total. Le résultat le plus étonnant est sans doute l'enchère
de 1 920 000 € pour une suspension en fer et plâtre réalisée en 1954 par Alberto Giacometti,
sur une estimation de 100 000 €
Dans le domaine des records, une toile à l'acrylique d'Enki Bilal destinée à une bande dessinée
est montée à 176 900 €, sur une estimation de 35 000€. un record mondial pour un auteur de B.D. Des
nouvelles possibilités d'avenir s'ouvrent dans ce secteur.
Et les autres secteurs
?
Nous avons obtenu également d'excellents résultats dans le département du Design Une table
à trois pieds en fibres de carbone signée de Marc Newson s'est vendue par exemple 235448€. Il faut
aussi signaler les ventes de bijoux et de montres, dont le total dépasse 8 millions d'euros, soit plus de
7 % de notre bilan total, chiffre qui rejoint la part des voitures de collection dans ce même bilan.
Etes vous de ceux
qui veulent revoir la loi de 2000, sur les ventes publiques ?
Les commissaires priseurs sont tous d'accord sur un point qui ne relève pas de cette loi, c'est la nécessité
de revoir le problème de la TVA à l'importation qui pénalise les collectionneurs français.
Pour le reste, nous comptons sur le SYMEV (Syndicat des Maisons de Ventes) pour faire valoir les intérêts
de notre profession. Ceux qui veulent trop réglementer marchent à reculons Tel qu'il fonctionne notre
métier est, quoi qu'on en dise, tout à fait transparent. Dans le système libéral où
nous sommes, il n'est pas besoin d'organisme régulateur, ce sont les consommateurs qui font le marché.
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1920 000€- A.Giacometti Lustre en fer et plâtre
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Prochaine vente:
Jean Albou, itinéraire
d'un collectionneur passionné
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La première grande vente de l'année à l'Hôtel
Dassault, les 29 et 30 janvier, est consacrée au collectionneur Jean Albou.
Son goût pour l'art contemporain, attisé par le libraire Jacques Matarasso, se manifeste par la qualité
de ses choix. Dans la préface du catalogue de la vente retenons ce conseil à la base de toute collection
: ne jamais attendre d'avoir les moyens pour acheter ce dont on a envie . Il n'en reste pas moins que Jean Albou
a su acheter au bon moment en privilégiant les artistes d'exception du Nouveau Réalisme. Parmi les
œuvres significatives Arman et César, "les jumeaux dissemblables"
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lsont représentés, l'un par un nu couché au fil de
fer soudé, de 1945, l'autre, par "Allure d'objets", deux œuvres estimées chacune de 120
à 150 000€La collection comporte aussi de nombreux clins d'œil surréalistes signées François
Dufrêne, Spoerri, Chen Zen. Sans oublier Niki de Saint Phalle, Wilfredo Lam, Jean Pierre Raynaud, Annette
Messager, Fabrice Hybert
La vente du lendemain est consacrée à la photo, autre pôle d'intérêt de Jean Albou
à la photo, illustré par des tirages argentiques exceptionnels signées de Willy Ronis, Édouard
Boubat, Brassai Araki Wilkin et quelques autres, qui seront accessibles de 2000 à 20 000€.
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Mardi 29 janvier, 20h30 et mercredi
30 janvier, 11h et 14h. Hôtel Dassault, 7, Rond point des Champs Elysées, Artcurial
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Arman: Violon brûlé,
calciné dans une résine, nuéroté 1/35 - 66x35x7cm. Estimé 8000 à 12 000€
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