Paulin ne doit-il pas une part de sa célébrité aux commandes élyséennes
? De 1971, quand, à la demande de Georges et Claude Pompidou, il réaménage les appartements
présidentiels, à 1984 année où il réalise pour François Mitterrand un
mobilier de bureau. Cet ensemble en bois et métal laqué bleu remplaça pendant quelque temps,
les sièges et le bureau Régence du chef de l'État.
Une scénographie ingénieuse reposant sur
un système de miroirs, permet de découvrir les meubles sous toutes leurs faces et d'admirer le souci
du détail qui caractérise la démarche de Pierre Paulin. Héritier des créateurs
scandinaves et italiens d'après guerre, le designer prend ainsi toute sa place dans la lignée des
grands créateurs du mobilier français.
L'exposition présente plus de quatre vingts pièces
significatives de la longue carrière du designer, aujourd'hui âgé de 80 ans, com- mencée
au milieu des années 1950. Des sièges surtout, meuble emblématique de la modernité,
mais aussi des tables, des bureaux, des étagères.
En contrepoint à son œuvre, le designer a choisi
des tapis et tapisseries issus des collections du Mobilier national. Dans le grand escalier menant au deuxième
niveau de la galerie, une série de sièges suspendus sur des plaques de verre constitue un condensé
des styles de 1750 à 1813. L'un des coups de cœur de Paulin va au mobilier de campagne de Napoléon
(une table et deux sièges pliants de hêtre et de fer attribué Jacob Desmalter vers 1810) d'une
élégance fonctionnelle, qui inscrit le design dans la grande tradition du meuble français.
Comble du raffinement, même les sacs de jute destinés au transport sont doublés de cuir souple
pour ne pas abîmer le bois.
suite..».
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