Avec le même souci que de nombreux peintres de ruines voulant perpétuer en
couleurs la civilisation romaine, Gianbattista Piranesi (1720-1778) est parvenu à immortaliser le patrimoine
de pierre dont il avait sous les yeux les vestiges.
À Rome où il s'installe à partir de 1745, le
dessina- teur vénitien, architecte de formation, fait de l'eau forte son moyen d'expression quasi exclusif,
atta- quant la plaque de cuivre avec la même virtuosité qu'un dessinateur qui transcrit ses impressions
sur le vif. Il poursuit toute sa vie cette résurrection des ruines menacées de disparition. Des 30
premières feuilles des Antichità romane, parues en 1748, à la dernière édition de 250 planches,
publiée après sa mort, dans les années 1780.
L'Europe se passionne alors pour cette toute nou- velle science
qu'est l'archéologie et cette passion trouve son écho dans les arts décoratifs sous les formes
successives du style grec, du style étrusque, - en attendant l'Égypte - et plus globalement du néo-
classicisme qui triomphe dans le mobilier comme dans les arts plastiques, des années 1760 à la période
napoléonienne. Largement diffusées à travers toute l'Europe, les eaux fortes de Piranèse
se font l'instrument de cet engouement. L'intérêt de l'artiste pour la Ville Eternelle ne se limite
pas au Temple de la Sybille ou à la Pyramide de Caius Cestius . Dans les Vedute
di Roma, Piranèse nous donne aussi des images saisissantes
des ponts, des places et des églises de la Rome chrétienne et contemporaine.
Plus d'un millier de planches - y compris les œuvres d'imagination
que sont les Caprices et les Prisons, qui n'entrent pas dans le cadre de cette expo - ont fait l'objet, du vivant
de l'artiste, de publications successives en recueils ou en feuilles volantes de différentes formats. Et
de plusieurs rééditions post mortem ou plus récentes.
Jean Bedel
Hôtel de Castille , 2 place
de l' Évêché 30700 Uzès Du lundi au samedi de 11h à 12h30 et de 14 à 19h.
Jusqu'au 30 septembre
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